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Tabagisme

Le tabagisme, actif comme passif, est très nocif pour notre santé. C’est pourquoi l’addiction qu’il engendre le rend d’autant plus dangereux. Le tabagisme est la première cause mondiale de mortalité évitable, c’est donc une préoccupation majeure dans le domaine de la santé publique.

Il est responsable d’une multitude de méfaits (mauvaise haleine, diminution du goût et de l’odorat, rides précoces et prononcées, jaunissement des dents et des doigts, toux ou bronchite chronique, cancers de plusieurs types). Mais le danger le plus grave auquel expose le fait de fumer est probablement la très forte tendance à l’épaississement de la paroi des artères, en particulier des artères qui apportent le sang au cœur et au cerveau. Cet épaississement est responsable d’accidents cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux qui surviennent le plus souvent chez des sujets encore jeunes.

En d’autres termes, le tabagisme est un facteur de risque cardiovasculaire majeur :

  • Les taux de maladies cardiaques sont 70 % plus élevés chez les fumeurs que chez les non-fumeurs ;
  • La probabilité d’infarctus est 2 à 3 fois plus élevée chez les fumeurs que chez les non-fumeurs ;
  • Près de 30% des infarctus sont dus au tabagisme ;
  • La probabilité d’attaque cérébrale (conséquence de la rupture ou de l’obstruction d’un vaisseau qui apporte du sang vers le cerveau) est 3 fois plus élevée chez les fumeurs que chez les non-fumeurs ;
  • Angine de poitrine et artérite des membres inférieurs sont également fréquemment rencontrées chez les fumeurs.

De plus, le tabagisme, comme tous les facteurs de risque, est encore plus agressif quand il est associé à d’autres. Ainsi, chez les fumeurs dont la tension artérielle et le cholestérol sanguin sont un peu élevés, le risque d’infarctus est 8 fois plus élevé que chez les non-fumeurs dont la tension artérielle et le cholestérol sanguin sont normaux.

La nicotine et le monoxyde de carbone sont les principaux responsables des effets néfastes cardiovasculaires du tabagisme. Dès la première bouffée, la nicotine fait augmenter la pression artérielle et le rythme cardiaque tandis que l’oxyde de carbone contribue à diminuer l’oxygénation sanguine. Et il faudra 20 minutes après la dernière bouffée pour que la pression artérielle et le rythme cardiaque redeviennent normaux. Quant au monoxyde de carbone, 8 heures après la dernière bouffée, son taux dans le sang n’aura diminué que de moitié. En fait, le fumeur régulier est un hypertendu intermittent et un semi-asphyxié permanent, deux situations que le système cardiovasculaire n’apprécie guère quand la situation se répète jour après jour. Et comme la nicotine est une drogue dure (c’est une des drogues qui déclenche la plus forte dépendance), rien d’étonnant à ce que les fumeurs présentent un risque accru d’athérosclérose et de ses principales complications, infarctus, artérite des membres inférieurs et attaques cérébrales.

Quelques chiffres

Le tabac tue chaque année près de 5 millions de personnes dans le monde. En Belgique, près de 20.000 décès par an (55 décès par jour) sont directement attribuables au tabac, dont un quart dû à des maladies cardiovasculaires. Ces chiffres ne sont pas acceptables.

Cette situation est d’autant plus navrante que l’arrêt du tabagisme permet de réduire notablement et durablement le risque. Un an après la dernière cigarette, le risque d’attaque cérébrale est redevenu celui d’un non-fumeur. Endéans les deux ans, le risque d’infarctus est réduit de 50 % et après une dizaine d’années sans tabac, l’espérance de vie de l’ex-fumeur redevient identique à celle d’une personne qui n’a jamais fumé.

En 2019, c’est encore près d’un Belge de plus de 15 ans sur quatre fume tous les jours. Notons également qu’en fumant, les fumeurs contaminent leur entourage, et leurs enfants risquent à leur tour de tomber dans le piège du tabac.